[Jeu] Cadavres Exquis

Plutôt que de faire les cons sur d'autres jeux faisant appel à notre basse culture, je vous invite cette fois-ci à jouer à un jeu qui fera appel à votre imagination.

Citation :

Rappel du principe du cadavre exquis :

« Jeu qui consiste à faire composer une phrase, un texte ou un dessin, par plusieurs personnes.»

Ajoutons quelques règles à respecter:
- une contribution doit être minimale; disons 7lignes minimum.
- tant qu'à faire, un petit coup de correcteur Word pour le plaisir de tous
- Amusez-vous!

Pas besoin de faire du Georges R.R Martin dans le style. On verra bien où nous mènera cette histoire...

La douleur irradiait dans tout son tibia. Putain, mais ça fait super mal… Assis sur les fesses et se frottant la jambe comme pour faire disparaître par quelques grigris impensable cette souffrance qu’il savait pourtant éphémère et dérisoire, le jeune garçon se retint de lâcher une larme devant l’homme qui se tenait devant lui. Gros con de noble, attends que je grandisse, et tu vas voir comment j’vais t’botter l’cul !.

La douleur disparut, et ne lui laisserait sûrement qu’un gros bleu, un qui s’ajouterait à ceux qui parcourait déjà son corps de pré-adolescent, plein d’hématomes suite aux luttes intempestives entre différentes bandes rivales de Culpucier ces derniers jours… ou plutôt ces dernières nuits. Ça caille s’était d’ailleurs dit au coucher du soleil hier l’abîmé Quentyn. D’ailleurs, il n’y avait pas que lui d’abîmé. Ses vêtements puaient autant que lui, et étaient au final dans le même état, si ce n’est que eux, lorsqu’ils étaient déchirés, cicatrisaient pas.

La douleur, il la connaissait, et il finit par se relever, le regard plein de défis, et les yeux finalement rempli de larmes. Serrant les poings pour se donner du courage, il écrasa malgré lui la terre que contenaient ses mains, se salissant pas beaucoup plus qu’il l’était déjà. L’homme avait beau le toiser de plusieurs têtes, il se refusait de détourner le regard, par insolence, ou par témérité mal mesurée... il n’avait pas peur le petit bonhomme ; pas peur de l’adulte en face de lui, pas peur de ce Lord au visage froid qui lui faisait face dans cette rue crasseuse du quartier le plus crasseux de la gigantesque Port-Real…

Le noble observa le petit bonhomme et se mit à rire. Son visage froid s'était relâché. D'habitude, ces pouilleux déguerpissaient à sa simple présence dans ces rues malfamées.
- " Alors, on cherche des noises ? Allez dégage de là, sac à puces ! "
Le jeune garçon ne bougea pas. Ses points étaient tellement serrés qu'ils étaient devenus blanc sous cette croûte de terre. Il frémit un court moment, hésita à se jeter sur le noble, mais se retint.

Ce mioche était différent des autres peureux.

- " Si tu étais suffisamment intelligent, tu prendrais tes jambes à ton coup, pouilleux !"
Il sortit son épée du fourreau. La lame brilla un bref moment dans la pénombre. Quelques rats déguerpirent le long des murs poisseux. La sombre ruelle était devenu très silencieuse.
Le petit bonhomme ne bougea point. Il semblait être inconscient ou sûr de lui. Un moment d'hésitation peut-être. Les yeux du jeune garçon étaient embués de larmes. Il frémit encore une fois. Le froid était glacial dans ce quartier glauque qui ne voyait jamais la lumière du Soleil.

Il n'a pas peur de mourir, ce merdeux ! Fichtredieu !

- " Tu me plaît bien ! J'aurais pu te donner en pâture à ces rats, mais tu me plaît bien ! "
le noble rengaina son épée, puis sortit une pièce d'or de sa lourde bourse.
- " Allez ravale ta fierté, petit ! "
Il lui lança la pièce. Surpris, le garçon lâcha ses poings pour la rattraper. Il regarda la pièce du coin de l'œil. Il n'avait jamais été aussi riche.

Et habile en plus !

- " Allez, petit, je t'en donnerai une à chaque fois que tu me serviras. Viens, petit ! "

Le jeune garçon ne comprit pas ce revirement. Il pensait qu'il allait se faire tuer. Le destin en avait décidé autrement…

La bâtisse était énorme. Sans réfléchir, Quentyn avait suivi l'étranger. Un noble peut pas habiter ici se renfrogna l'enfant écorché. Le bâtiment ne lui était pas inconnu d'ailleurs. De forte hauteur, large, les volets perpétuellement fermés. C'est là qu'on avait envoyé Christie quand il était arrivé dans la bande, une semaine après en fait son arrivée. Il se rappelait encore d'elle. Une grande fille toute maigre, mais qui avait de profond yeux verts. Toujours triste qu'elle avait l'air, mais durant cette semaine, c'était la seule qui avait été gentille avec lui dans cette maison délabrée du fin fond de Culpucier.

A une dizaine de mètres de la lourde porte, il vit cette dernière commencer à se refermer. Hésitant un premier instant - il n'avait jamais eu le droit de rentrer là-dedans, et se doutait un peu de pourquoi - le petit rat fonça vers l'entrée avant qu'elle se referme. Le Noble ne l'avait pas attendu. Il était au bout du couloir à discuter avec la très certainement gérante de l'établissement. Ce dernier avait un nom, mais Quentyn ne sachant lire, il ne l'avait jamais vraiment su. Et les autres rats du quartier l'appelaient communément "chez Christie" depuis qu'on l'y avait envoyée.

"C'est lui, oui, entendit-il dire le Noble
- En effet, il est sale et puant, répondit la femme
- Trouve-lui des habits propres et fais-le laver; tu vas bien trouver une nounou pour une heure dans toutes tes filles
- Bien sûr mon Lord. Beaucoup aimeraient jouer les mamans, sans aucun doute, pour cette terreur..."

Les murs étaient chaleureux, et les lumières tamisées. Sûrement qu'on pouvait accueillir plein de personnes dans une grande maison comme celle-ci. Après, ce qu'ils pouvaient y faire n'intéressait pas trop le petit garçon. Mais de savoir qu'il pourrait revoir Christie lui embauma le cœur. Cette demeure aux volets clos, comment pouvait-elle sembler si froide de l'intérieure, et si chaleureuse une fois dedans? Surprenant. Et ce noble, pourquoi voulait-il le faire laver, lui, et ici?

"... un homme de main? Non, j'ai une toute autre idée à son sujet. Je crois avoir retrouvé quelqu'un de très recherché Madame Allyia"

(NdMoi:je suis mon portable donc j ai pas de correcteur... mea culpa pour les fautes de tout genre...)

"Très recherché..." ces mots tournèrent encore et encore dans la tete de quentyn...
Parlait il vraiment de lui? Certes, pour survivre il a du commettre quels vols, mais rien de bien mechant, une pomme par ci, un pain par la... mais c etait pour manger le minimum vital. De plus, il ne s etait jamais fait prendre, du moins jusqu'à aujourd'hui... mais même ce petit incident ne devait pas fare de lui quelqu'un de tres recherché...
Le lord lui fit signe d approcher.
"Voici Dame Allyia, fais ce qu'elle te dis puis rejoins moi."
sur ces mots, l'homme monta les escaliers en direction du premier étage.
"Suis-moi." Lui lança froidement la Dame se dirigeant vers une double porte au milieu du couloir.
Ils entrèrent dans une grande piece ou une dizaine de femme, d age et d'origines divers et variés, le devisageaient avec étonnement.
"Alénya, fais prendre un bain au petit, habilles le et conduis le dans la chambre d'Ornalie."
Dame allyia quitta la piece et une femme d une trentaine d années, aux cheveux couleur de feu et au corps parfait prit quentyn par la main et l'emmena dans une nouvelle pièce.

"Par les Sept... Qu'est ce que tu pues..." Lui dit la dénommée Alenya. "J'aurais plus vite fait de te tremper dans la Nera." reprit-elle dans un sourire. Tout en préparant le baquet d'eau chaude, elle poursuivit: "Tu as un nom Gamin?"

_ Quentyn M'dam'...

Elle partit d'un rire crystallin. "Je ne suis pas une dame. Allez gamin... Cul nul..."

Il fallut pas moins de trois changement d'eau dans le baquet avant que Quentyn ne soit complètement propre... Alenya le frotta dans les moindres recoins, même à des endroits qu'il n'aurait pas imaginé. Elle était belle et douce. Et elle sentait bon aussi. La cannelle et la framboise.

Quentyn sortit du bain complètement lessivé... Une autre jeune femme entra dans la pièce. Elle avait la peau noire et des yeux de biches. Elle avait dans les bras un paquets de vêtements. Quentyn se rappela alors la raison de sa présence.... "Très recherché...."

Non sans appréhension, il enfila les habits que la jeune fille lui tendit, une chemise de lin grise et des chausses noires. Alenya le regarda, tenta de discipliner sa tignasse, puis renonçant à toute tentative d'ordonnancement capillaire, décréta qu'il était suffisamment présentable.

"Suis moi" lui dit-elle.

Quentyn suivit Allyia, ils arrivaient dans une grande chambre où l’attendais l’homme qui l’as apporté ici. La chambre était sombre, et éclairé par des chandelles. Devant les fenêtres de lourd rideau rouge et un lit au milieu de la pièce ainsi qu’un coin canapé proche d’une cheminée.
« Allez entre gamin n’est pas peur, lui lança le noble »
Quentyn s’approcha du noble, sans avoir peur de lui, mais le regarde d’un air interrogateur et se demande qui il peut bien être, et que lui veut il exactement.
« HA ! Tu sens  meilleur et ressemble au moins à quelque chose plutôt qu’à un pouilleux. Tu ne te sens pas mieux comme ça ?
« Si, merci monsieur, mais qui êtes vous au juste ? »

« Qui je suis n’a que peu d’intérêt. Après tout qu’est ce qu’un nom ? J’ai traversé tant de cités, de contrées, et porté autant de noms différents.
Aucun n’avait réellement de sens.
L’or que tu tiens dans ta main a du sens, une arme avec laquelle tu défends tes terres, les tiens, a du sens. Mais un nom ? Un os qu’on jette à ronger aux ménestrels dans le meilleur des cas, le plus souvent de la poussière, balayée aux confins des 7 Royaumes.
Et pourtant tu as raison, certains noms, méritent l’attention.
Certains noms inspirent le respect, la crainte …la dévotion.
On peut mourir pour un nom, on peut tuer pour un nom.
J’ai fait les deux, et rien ne m’a semblé dispendieux. »

Il s’arrêta, avec une expression étrange sur son visage. Un fou, je suis dans les mains d’un fou pensa Quentin, perdu.
Déjà il cherchait du regard un moyen de fuir.
Le noble riva ses yeux sur lui :

« Aussi la vraie question n’est pas qui je suis. Quentin, que sais tu de ton père ? »

«-Mon père? répéta-t-il un peu perdu
-Tu ne sais rien pas vrai? »

Quentyn fixait cet homme dont le regard s'était considérablement adouci.
Que lui cachait-il?

Alors un mensonge lui vient aux lèvres:
«Mort... Tel est le sort que le destin a fait subir à mon père. »

A ces mots le noble se mit à fouiller dans sa poche et en sortit un objet que Quentyn aurait voulu ne jamais... Pour rien au monde revoir.

Bien malgré lui Quentyn eut un mouvement de recul et plissa les lèvres.

- Oui tu la connais cette main de fer. C'est donc le petit Prédeaux que je tiens là...

A l'évocation de ce nom, l'enfant prit ses jambes à son cou. Pourtant l'homme ne l'avait pas menacé depuis ce coup de pied, il s'était même montré aimable et l'avait fait laver par les putains. La terreur qu'inspirait le gantelet à Quentyn avait été trop forte. Ses réflexes durement acquis dans la rue lui ont commandé la dérobade. Trop de souvenirs d'une enfance disparue, noyée dans une nuit verdâtre où toute la Néra brûlait, alimentée par plus de sang que d'eau. Quentyn ne souhaitais plus voir sa vie d'avant, ce n'était pas utile. Tous les gosses des rues qui pleuraient leurs parents ou leur foyer finissaient le ventre à l'air dans la Néra. Tôt ou tard. Pas lui.

Quentyn laissa loin derrière lui les cris du Lord, et malgré sa méconnaissance des lieux, il arriva devant une grande porte cochère qui donnait sur la rue Belette. Il commençait enfin à respirer l'air marin quand pour la seconde fois de la nuit, il était arrêté par les grèves d'un reître...

Les sens en alerte, il repéra une porte à sa gauche, plongeant entre le gras et le poitrail de l'homme, il s'écorcha au poing ganté mais s'esquiva et atteint la porte, qui le mena dans un couloir traversant de la bâtisse. Un escalier, un couloir, une femme étonnée, une porte, une souillon bousculée qui fait choir sa brassée de linge. Son sang lui montait à la tête, dans cette course effrénée.
"Quentyn!"
Christie.
Sa vue ne fit que le troubler un peu plus.
Une main tendu suffi à le décider : une main douce et amie.
Le rythme de leur fuite fût plus lent, il passèrent des rideaux, puis un petit couloir et une porte.
Puis s'ouvrit à lui une pièce ressemblant à un bureau et une odeur étrangement familière de sueur et de cuir.
Un mélange de sentiments s'emparèrent de lui lorsqu'il constatât ce qui l'attendait dans la pièce.
Il posa un regard incrédule sur Christie.

(j'ai édité le post précédent, ça semblait ne pas vous avoir inspiré, j'ai ouvert l'univers des possibles)