J'ai vraiment hésité à faire ce CR en me disant "vu ton résultat tu serais bien inspiré de fermer ta gueule". Et puis d'une part c'est pas si souvent qu'on a un CR de loser (surtout que c'est quand même une performance de haut vol comme vous allez le voir), et ça n'a pas été sans enseignement.
Première étape du week-end de la fessée : la joute!
D'abord, le plaisir de revoir les copains! La liste est longue, mais citons le Meta Suisse (hop!), Astro, Sergissan, Arbhast, Seth, Elea, Kaefer, Evrach, Golo, Vince, Bolzano, Racoon, Mago, Nemo, et ainsi de suite. Je prie ceux qui ne figurent pas dans cette liste de ne pas oublier qu'elle n'est pas exhaustive! Plaisir vraiment réel, qui me motive à chaque fois à venir pour les tournois, et que je n'avais jamais rencontré sur un autre jeu, une communauté mature, sympa, la classe.
Pour la joute, j'ai essayé de faire cracher ses tripes au Kindly Man, en lui donnant en pature des bannerets de la Vipere, des phalanges de pique, des berserkers de la maison Omble, bref tout ce qu'il faut pour s'amuser.
RONDE 1 :
SoW un sympathique londonien dont j'ai mangé le pseudo
La non-partie par excellence : 0 lieu. Pas un. Sur quatre tours. Autant dire que je ne sors pas, et que mon adversaire n'a qu'à se baisser pour ramasser. Au demeurant, il est sympa, et je passe quand même un bon moment. En revanche, il va falloir mélanger le deck : par curiosité je regarde les huit prochaines cartes, toujours aucun lieu! J'en joue plus de 15 -_-
Défaite
RONDE 2 :
Un vannetais donc un gobelin
Bizarrement, le Martell ne m'inquiète pas outre mesure, et lorsqu'il sort une Vipère, je m'empresse de l'exécuter, ce qui me vaut une ruée d'aspics. Seulement, les Aspics, ça tient bien le Valar, moins le feu grégeois, et les trois menaces restantes sont vite gérées, d'autant que mon adversaire est obsédé par la défense et oublie d'attaquer. Le deck sort bien, et la victoire arrive bientôt. A ce moment, je pense encore que la première défaite était un accident.
RONDE 3 :
Toomagic
Je me retrouve à côté de Mog. Sinistre présage, mais qui me permettra au moins de faire davantage connaissance avec lui et me confirmera que la réputation de chic type qui le précède n'est pas usurpée! Toomagic fait une sortie de feu, pas la meilleure sortie possible, mais exactement celle qu'il faut contre moi. Mes menaces sont gérées, je me fais prendre à la gorge et démonter séance tenante. Je suis un peu amer, mais je m'efforce de féliciter mon adversaire comme il se doit puisqu'il m'a battu dans les règles de l'art. Je dois vraiment avoir l'air déconfit puisque le pauvre Toomagic s'excuse platement pour sa victoire, et je m'empresse de lui signifier que c'est amplement mérité! J'aurai ma revanche, Toomagic! ^^
RONDE 4 :
parisien (faut vraiment que je fasse un effort sur les pseudos)
Bouffe entre potes, digestion, punition. C'est un peu ce dont je me rappelle. Une nouvelle fois je me fais déborder et dévorer par une horde de dothrakis, et je vois enfin le problème. Mon deck ne fait pas de mauvaises sorties (sauf la première ronde) : il est mal conçu. Beaucoup trop lent. Je comprends enfin le problème : le kindly man est beaucoup trop lent pour de l'aggro. Dans le méta bordelais, je ne m'en étais pas rendu compte, mais à Paris il y a de vrais aggros, et je me fais punir. Pourtant je me débats, je pense même reprendre l'ascendant à un moment, mais mes espoirs sont vite douchés.
Que mes deux adversaires suivant me pardonnent, mais j'étais complètement KO debout. Je sais que j'ai encore enchainé deux défaites, pour un 1-5 qui constitue et de loin ma pire perf, mais je ne me souviens plus du détail... Un Stark, il me semble, au moins. Je suis tellement au fond que je joue comme un automate, je ne suis plus du tout dedans, et c'est la curée.
Très sérieusement, à ce moment, j'ai envie d'arrêter. Je me demande à quoi je pourrais servir en tant que Garde de Nuit si tous les joueurs sont meilleurs que moi, et si je n'ai même pas les bases d'un bon deckbuilding. Je discute à droite et à gauche, il y a les potes qui essaient de me dissuader, ceux qui ont de bons conseils pour relancer mon méta, car tant qu'on n'aura pas un méta plus étendu on ne pourra que peu progresser.
Et puis vient le Top 16. En touriste, je vais voir les parties. Celle de Marduk, d'abord, contre Beregond. Je vois mon pote Marduk à l'oeuvre, qui démonte, pièce par pièce, Beregond au mental et dans le jeu. La démo est impressionnante, le deck pas moins. La ronde suivante, entre Jaelen et Mardul, est un bijou du genre : des parties d'échec à chaque coup, Jaelen étant certainement l'un des premiers à piéger Marduk dans un trick. Les decks sont d'une précision magnifique, les joueurs concentrés, chaque coup est pesé et calculé, et je me rappelle très exactement pourquoi j'adore ce jeu : pour pouvoir un jour me mêler à nouveau à des joueurs comme eux. Seule ombre au tableau : mon Golo ne verra pas les demies-finales, mais le dernier carré a une sacré gueule. Chaque joute est un repas de gourmet et même si je rate la finale, je repars avec le moral regonflé à bloc! Je suis en revanche déçu pour Killerclown, je trouvais son deck formidable, mais il n'a pas répondu à ses attentes.
LA FESSEE, Episode II : la mêlée!
Alors là, attention : aujourd'hui, c'est maison neutre 222. J'ai déjà vu ces listes, mais j'ai essayé de les remonter à ma sauce. Tout comme la veille, ce n'est pas un deck trop complexe à jouer, ce qui évite l'erreur de fatigue (manquerait plus que ça!).
1ere Ronde : RomualdTBS, Tibor et "ouvrez les Vannes" ^^
Romu en face de moi, enfin! Je passe mes tournois avec les suisses, mais je ne les affronte jamais, désespérant! Notre camarade de Vannes joue, je crois, un Baratheon assez méchant, mon voisin un Martell contrôle, et Romu un Targ qui a renoncé au militaire (mais pas au kill, le salopard).
Les premiers tours sont softs. Connaissant l'oiseau, je surveille Romu comme le lait sur le feu, tout en tâchant d'empêcher le Martell de se poser et le troisième larron de partir trop fort. Arrive un tour fatidique où je suis presque en place : mes armées sont là, mes rois et reines aussi. Romu joue en dernier, et je le vois partir comme un V2. Nos deux adversaires, jouant avant nous, se sont livrés à fond, et les portes sont grandes ouvertes. J'ai essayé de les prévenir sans succès. Je compte rapidement : pour que Romu passe, il faut qu'il ait tous les events qui vont bien en main, et il n'a pas beaucoup pioché. Pourtant, il les a, et il me grille la politesse d'un cheveu, ce cochon! Je finis deuxième, ce qui n'est déjà pas si mal. Et à la table, ça a rigolé sec, à telle enseigne que nous avons été rappelés à l'ordre parce que nous riions trop fort et criions trop fort aussi...
2eme ronde : Ilendil, Thasselhoff et un malheureux parisien...
Ilendil, c'est la fête. Je ne le connaissais pas, mais manifestement il est 1- aussi déconneur que moi, 2- aussi grande gueule, 3- aussi raffiné parfois et 4- aussi méchamment nerd. Nous avons dû un peu inquiéter nos adversaires avec nos privates jokes, mais bon sang qu'on s'est marré! Il faut dire qu'on a eu le temps, la partie ayant été en time limit. Explication: John joue en Targ Dragons, Thasselhoff en Barat Chevaliers, et notre parisien en Targ Burn crade. Très tôt, je sors l'ost de Balon. Sans renom, sans furtivité, sans vigilant, sans tout cela, chaque point doit se gratter à la force du poignet, et les jeux s'en trouvent ralentis. Quand notre Targ joue Westeros Saigne, on ne gagne pas beaucoup de temps non plus... Sans vergogne, John et moi nous allions contre les deux autres pour consolider les deux premières places : je ne suis pas fou, accrocher la première est difficile, je montre donc patte blanche, et espère que John ne va pas me planter, ce qu'heureusement il ne fait pas. La partie a été un peu hachée par des interventions d'arbitres, nos decks faisant appel à des coups de filou assez vilains, et je regrette d'avoir a empêcher un rewind un peu trop prononcé au parisien, même si ce n'était pas injuste puisqu'il était prévenu de ce qu'il devait faire pour que son action soit valable. A trois contre un nous ne l'acceptons pas, et pourtant il a encore la classe de ne pas me voler un dernier point à la fin de la partie qui aurait pu m'envoyer troisième... Je finis donc deuxième, mais quelle partie! Aussi superbe qu'éreintante!
3eme ronde : Golo, Bouq et Thasselhoff...
Le pauvre Thasselhoff est un peu dégouté : il sait ce qui l'attend avec moi, et n'a pas du tout envie de rempiler. Il a raison : là encore, nous irons à la time limit, et toujours à cause de mes armées. De plus, il fait une sortie canon douchée par deux appels au meurtre d'un Golo qui peut être aussi infâme à une table de mêlée qu'il est adorable dans la vie! ^^ Golo, tu es une fripouille!
Superbe partie, qui ressemble à la précédente : Golo joue un Asshai très méchant, Bouq un Greyjoy sans opp très vite contenu par l'impossibilité d'être intimidant. Mais là encore, chaque coup compte. C'est pourtant là que je commets ma plus grosse erreur du dimanche : je m'acharne sur un défi, vais pour jouer un pour l'exemple... Ah oui je pensais l'avoir mais je ne l'ai pas du tout en main. Gloups. Golo joue alors l'event qui permet un défi après l'hégémonie, lequel défi oblige son perdant à choisir son prochain complot au hasard.
Golo joue Margaery pour forcer les nouveaux complots, et s'est débrouillé pour que tout le monde ait des pouvoirs sur ses persos... sauf moi. SI Bouq, choisi pour révéler un complot - il n'y en aura pas d'autres, nous sommes en Time Limit - joue Valar ET s'il le pioche parmi ses quatre restants, je finis second avec mes 7 points, sinon dernier de justesse. Hélas, nous apprendrons plus tard que Bouq ne joue pas Valar... Peu importe, nous aurons vraiment beaucoup ri encore une fois, et le dimanche aura été une journée fort agréable.
Alors que je m'apprête à affronter Golo, Firefox et Comm en amical, ce dont je me réjouis par avance, n'ayant jamais joué contre les deux derniers nommés, on m'appelle : il faut un arbitre qui ne soit pas suisse, pas parisien, pas tourangeau et pas lillois pour la finale! Il n'y a donc que Mog et moi... J'en suis vraiment très content : arbitrer est un bon exercice, surtout pour quelqu'un qui a à coeur de faire ses preuves et d'être rigoureux au possible. Je l'avais déjà fait au CF, et j'ai encore bossé mes règles depuis.
Leçon, le mot est faible : Astro était mon favori pour la mêlée, je n'en ai pas démordu de tout le dimanche, y compris contre l'avis de l'interessé. Mais il a la mêlée dans le sang cet hurluberlu! Nemo est à mon sens une valeur sûre, et depuis qu'il vole de ses propres ailes il enchaîne des prestations de haute tenue, à commencer par sa victoire à Bordeaux face à un plateau plutôt relevé. Je ne connais pas Kysed, mais je vais vite vérifier que c'est tout sauf un peintre. Et on ne présente plus Nuggetz, champion de France de mêlée en titre.
Ce même Nuggetz prendra vite l'ascendant, dès le T2, tentant de peser psychologiquement sur ses adversaires. Mais Astro est une bête, en mêlée, le meilleur de France à mon avis, de peu mais le meilleur. Alors que Nuggetz lui vend la seconde place, Astro réfléchit, calcule... et refuse. Il joue crânement sa chance, joue les capitaines de navire, et à la carte près, au point près, remporte une victoire magnifique et de haute lutte. Un très grand match pour quatre très grands champions!
Une remise des prix plus tard, Marduk est la nouvelle main du Roi, et je suis vraiment content qu'il triomphe enfin de la malédiction de la demie-finale tant le bonhomme est un joueur brillant, un excellent deckbuilder et un type en or!
Après m'être pété la voix à brailler comme un putois pour la remise des prix, je repars donc. 2012 aura été l'année de l'apprentissage à la dure, il va falloir bosser pour 2013, mais j'ai le très net sentiment d'avoir progressé ce WE : de bonnes bases pour la suite!
Merci et bravo aux orgas et aux joueurs, et au plaisir de vous revoir tous!