L’organisation d’un CR
Voici un compte-rendu de notre CR. Je vais plus me concentrer sur l’organisation d’un tel événement que sur les parties que j’ai menées : vous excuserez donc bien l’absence de rapport détaillés de mes parties dont je ne me souviens plus très bien, occupé comme j’étais à organiser le reste.
Mon CR n’a pas débuté samedi matin comme beaucoup l’auraient cru, mais plutôt il y a une dizaine de mois lorsque les Gardes de Nuit décidaient d’organiser un CR pour chaque meta. A cette époque, je n’avais qu’un seul but : trouver une salle à Genève même, une ville dont le moindre mètre carré s’arrache à prix d’or sur le marché de l’immobilier. Mon problème était complexe. Nous ne pouvions pas l’organiser dans notre local de jeu habituel vu le nombre de joueurs que nous attendions et il fallait trouver un endroit centré afin que les participants venus d’ailleurs puissent trouver la salle facilement. Bientôt, une solution se présenta. Un de nos anciens Gardes de Nuit, Lexander Starhammer, nous revint d’entre les cohortes des oubliés du TDF pour nous proposer miraculeusement Les Gnomes Ludiques ; une salle parfaitement bien située, proche du centre-ville et entourée de verdure.
Assuré d’avoir une salle, je me décidai donc à me lancer dans la partie financière de l’organisation. Je voulais que les prix de notre CR marquent les esprits et laissent une trace parmi la myriade de prix de tous les Championnats connus du TDF. Il fallait donc économiser en conséquence : je pris la dure décision de doubler les frais de participations à mes tournois, risquant ainsi de désintéresser certains joueurs.
Bientôt, la somme économisée dépassa toutes mes espérances. Nous étions rapidement capables de financer Glace, de chez Valyrian Steel, ainsi que les écussons brodés pour les tops maisons. Je me permis même de demander à FireFox des prix venus d’Albion ainsi que d’acheter un Core Set et des boîtes-maisons. Nuggetz me fit la surprise de ramener un exemplaire de DwD signé par Martin des USA ainsi que d’autres prix introuvables en Europe.
Arrive le mercredi 7 septembre, ainsi que le premier couac. Je finis ma dernière journée de boulot avant le grand week-end. Le soir, chez moi, je décide de vérifier une dernière fois mes mails avant d’aller me coucher. Mauvaise surprise : la salle ne pourra pas être préparée le vendredi soir et nous ne pourrons peut-être pas accueillir tout le monde. Je panique inutilement et réécris tout le plan du budget avec une nouvelle salle, en achetant des tables à Ikea pour les joueurs. Je finis par m’endormir à 4 heures du matin, tout en soucis.
Le lendemain, c’est réveil à 7h00, direction UPS pour chercher le colis des prix envoyés par Edge. A 09h00 arrivent Alister et RomualdTBS pour remplir toute la journée les classeurs de set de cartes complets du CR.
Le soir, nous nous dirigeons tous chez The Machine pour taper du carton. Je suis confiant : je gagne toutes mes parties. Le Martell Frat de joute bat le deck du Champion du Monde comme s’il s’agissait d’un deck core set, le deck mêlée se fait Nuggetz et RomualdTBS après 9 plots. Je suis prêt pour le week-end, tellement prêt que je célèbre déjà à l’absinthe et à la Leffe. Entre temps, je règle le problème de salle qui n’en était pas un. L’excitation monte, l’adrénaline et l’ivresse aussi.
Le vendredi matin, c’est gueule de bois. Je fais un brin de ménage chez moi pour accueillir Golo, Tara, Alekyne et Alekynette. Golo arrive à 14h00, quel enfoiré : je n’aurai pas le temps de dormir l’après-midi.
Je prends Golo sur mon scooter ; miracle, il démarre, j’avais peur qu’avec nos deux gabarits il ne faille prendre le bus. On dépose ses affaires chez moi et direction la Presse. On joue toute soirée, on récupère Alekyne et sa copine entre deux éléphants au cirque et on finit par se latter à nouveau la cervelle à coup de binouze toute la soirée. 23h30 arrive Tara. Il découvre Genève sous son plus beau jour : le samedi soir dans le quartier chaud de la ville, entouré de prostituées et de toxicos complètement défoncés. Retour à la Presse, faut bien que Tara ingurgite une ou deux pressions, histoire de ne pas gâcher sa journée.
On rentre chez moi en tram à 2h00 du mat’ et dodo. Le lendemain, 06h15, on se fait sauvagement réveiller par le réveil le plus puissant du monde, qui s’avère être en ma possession. Manque de bol, Alekyne, la personne la plus proche du réveil à ce moment-là ne sait pas comment l’arrêter. Finalement, il décide de l’étouffer avec ses mains, comme le faisait si bien ma mère lorsque j’étais enfant.
J’ai la tête dans le cul et le cul dans le brouillard comme dit l’adage. Xenomax vient nous chercher en bagnole pour transporter Glace.
On prépare gentiment la salle. Si jamais ça vous intéresse, la crème réveille-matin de l’Oréal est une grosse arnaque. Elle ne réveille pas du tout la peau et j’ai eu une gueule d’enterrement toute la journée.
A 09h30, tout le monde est là. J’ai 39 participants et ce n’est pas la joie pour ce qui est du calcul des scores vu que je fais tout à la main. Mille demandes m’arrivent de chaque côté : gros stress, gros stress, gros stress. Arrive la pause de midi. Tout le monde à l’air assez satisfait. Je respire enfin un peu, ouf ! Je sens que toute l’organisation va porter ses fruits ! Pendant ce temps, je n’arrive pas à me concentrer sur mes parties. Je fais des erreurs extrêmement bêtes, ayant la tête ailleurs. Cependant, à ma surprise, j’arrive quand même dans le top 16. Je me fais poutrer en 16ème de finale par Eurosceco. Les premiers joueurs commencent enfin à partir et je respire un peu. Ne reste plus qu’à arbitrer la demi-finale et la finale.
On finit bien la soirée. Golo est champion de joute et on décide de tous aller manger à la Feuille de Banane. J’ai l’esprit en bouillie, mais je ressens une profonde satisfaction : celle d’avoir mené à bien un très gros CR et d’avoir vu que les joueurs y prenaient du plaisir. Le dimanche sera plus décontracté. On arrive tous au tournoi avec un peu de retard. Là, Romuald à déjà pris les inscriptions, merci, mon gars. Je remporte la première ronde après 20 min de jeu. Tout excité et émoustillé que je suis, je vais acheter, dans un élan de gaieté le déjeuner pour toute la salle. J’ai cru que j’allais devoir ramasser les yeux de la boulangère à la cuillère après qu’ils soient sortis de ses orbites lorsque je lui ai annoncé qu’il me fallait 50 croissants et 15 barres chocolatées.
Les estomacs acclament l’arrivée de tant de carburant et nous continuons notre journée pour arriver à la distribution des prix du soir. Golo est champion ! Nuggetz sauve l’honneur suisse en remportant la mêlée.
J’en profite aussi pour annoncer ma résignation au poste de Garde de Nuit genevois. Les études obligent, je dois laisser le Trône derrière moi pendant quelques temps. RomualdTBS me remplacera et je lui souhaite bonne chance et beaucoup de succès pour la suite.
On finit la soirée là où nous avions commencé le week-end : à la presse avec un délicieux tartare au basilic et assez de conversations philosophiques pour nous endormir tous plus sages la nuit venue.
L’homme et ces decks
Je l’avais bien dit à tout le monde avant le tournoi. Je ne viens pas pour gagner, mais pour organiser. Cependant, cela ne veut pas dire que je viens désarmé. J’ai préparé deux decks qui sont supposés roder du poney.
Comme je l’avais fait pour le championnat de France, la première étape du deckbuilding fut une analyse du meta. Qu’est-ce qui sera le plus joué ? Quel type de carte sera le moins facile à gérer ? Je décide donc de metagamer mestre, un deck qui leur fait l’amour, comme dirait Elwe. Pour ce tournoi, que je sais être mon dernier, je m’oblige à jouer martell histoire de rester fidèle à ma maison de cœur. Je joue aussi frat’, puisque tout le monde oublie de gérer Beric de nos jours. Mon deck est simple : tous les persos à renom des frats’, du mestre pour gérer les attachements, trois conclaves, la Red Viper, Harmen Huller et masse pioche. Il y a aussi quelques touchent personnelles : la Vengeance de la Vipère face au barath frat, la rookerie pour jouer Aux Lances avec Citadel Custom, 3 orphelins de la Versang et bien sûr, la carte anti-mestre : Valar Dohaeris : adieu Wendamyr, adieu Robert ombre quintuplonné.
Tout fonctionne à merveille. Je bats tous les mestres que je croise et je remporte le dernier tournoi de l’été à Genève.
Le deck est fort, parce qu’il gère aussi les decks supposés gérer les mestres, à savoir : ceux qui jouent les Geôles Noires. Disons que sur Aux Lances, une Geôle ne fait rien.
Le tournoi commence assez bien, avec deux victoires. La troisième partie est cependant moins drôle. Je tombe sur le type de deck que je ne pensais pas du tout trouver au tournoi : le Lannister inclinaison… non mais franchement ! Qui joue incli quand les decks mestres ne demandent qu’à être inclinés ? J’apprends que ce deck est aussi mon anti-deck parfait. De son côté, la dure loi des pairings est apparemment, elle, très cynique. Je tombe deux fois aux rondes suisses contre de l’incli et une fois dans les phases. Je perds malheureusement la joute à cause d’une mauvaise analyse du meta. J’aurai donc échoué à mon dernier tournoi en tant que Garde de Nuit.
La mêlée, elle, s’annonce moins compétitive. Je viens en Martell 222… quoi 222 ? Oui, mes amis. Pourquoi ? Parce que Plan du Prince, c’est super balèze en mêlée. Le tronc du deck est simple : 3 Plans, 3 Vengeance Rouge, 3 Sables, 3 Cyvasse, 3 Orphelin et 2 Sang pour Sang. Avec ça, on gère n’importe quoi, à n’importe quel moment. Lors d’un même défi, j’ai été jusqu’à jouer quatre parties de Cyvasse. A côté de ça, je joue de grands classiques : rookerie du val, valar dohaeris et une carte un peu moins conventionnelle : 3 mercenaires du Sud. Tout se déroule très bien durant le tournoi. Je tabletalk comme un porc et je finis la plupart de mes parties à deux doigts de la time. C’est du reste à cause de celle-ci que je loupe le top 4, lors d’une partie durant laquelle je finis à la fin du tour à 9 points et mon adversaire à 10. Je gagnais le tour suivant en prenant l’initiative…
La petite finale ne se déroule pas bien. Je ne pioche pas un Plan du Prince. Je suis sur le point de gagner en jouant deux mercenaires du sud, la Vipère, un Conclave et suffisamment de quoi gagner des défis pouvoirs sur une prise de deux. Pas de bol, je me fais chourer l’initiative par des Chevaliers de l’Orage un peu trop enthousiastes.
Finalement, malgré des résultats assez peu satisfaisants, avec des decks qui méritaient d’aller plus loin, je finis quatrième au général et top martell.
Je n’ai malheureusement pas de decklist à vous proposer, ayant fait don de toutes mes cartes à mon successeur à la Garde afin de ne pas être tenté durant une année universitaire qui s’annonce longue et laborieuse.
Pour finir, j’aimerais remercier tous les participants au tournoi, en particulier : Alex pour la salle, Romuald, Neastrane, Alister, Nuggetz, FireFox pour l’aide à l’organisation et Xenomax, pour son soutien moral et parce que j’ai bêtement oublié son anniversaire mardi soir.
Dernièrement je tire ma révérence et fais un BIG UP à la Garde de Nuit : les joueurs n’ont aucune idée de la chance qu’ils ont de l’avoir à leur côté.