[CF 2015 - Interview] Ser Thanos, La jeunesse vient !

En seconde ronde, je tombe contre un dénommé Ser Thanos. A nouveau un nom inconnu. Je suis assis à la table quand apparaît devant moi un gamin de 9 ans avec un aplomb incroyable, qui me serre la paluche sans être le moins intimidé du monde. Son père, qui l'accompagne, lui dit :
"- Bon, je te laisse, ça va aller" si je n'étais pas stupéfait, je lui aurai certainement répondu :
- A votre place, je ne me ferais aucun soucis pour votre gosse. Et aurais eu envie de rajouter :
 - Et pas qu'à la table".

Ce n'est qu'après que je réalise que je connais ce gosse : on m'avait parlé de ce jeune joueur sur Nantes, qui ne savait pas lire, mais connaissait ses cartes par cœur et avait appris à lire pour pouvoir savoir ce que ses adversaires jouaient... parce qu' avant il n'avait pas de raison utile d'apprendre à lire... et ça m'avait souvent fait (sou)rire. Mais ça, c'était avant. Là, c'est la panique à bord. Je regarde Tass, à la table à côté, avec un regard qui veut dire "WTF ?!". Tass rigole. Je regarde Ryo. Ryo rigole. Je regarde la carte maison. Martell. Pas d'agenda.

" Ah, ça va être un match miroir" entends-je. Et là, je carbure à fond. Il va y avoir du vindicatif des deux côtés, du drawcap à chaque tour, ça va être dégueulasse...
Je ne sais plus comment, j'apprends qu'il a l'habitude de faire des setups à 7. Et si ce n'est pas le cas, à 6.
"Je fais mon setup à 7" dit-il. Je fais vaguement attention, sur le coup. Je prends ce qu'il dit pour une information générale. Après, je réalise qu'il a posé ses 7 cartes sur la table et que sa phrase était une affirmation. Il me regarde en attendant que je fasse mon setup, pas le moins inquiet du monde.
La dernière fois que je me suis senti aussi mal, c'était devant un sujet de macroéconomie conçu par un prof mondialement réputé, qui n'avait pas compris qu'il n'était plus au Massasuchets Institute of Technology, mais à l'université de Toulouse.

Je dois faire un setup à 4 avec Gerris Boisleau et deux lieux de ressources. Il révèle de son côté du lieu et une armée de pinspins pas cher.  Au moment de choisir les complots, je me dis que sa jeunesse va le pousser à faire des erreurs, et que la première d'entre elles sera d'utiliser Convoqué par le conclave alors que je n'ai moi-même pas d'agenda. Alors je pose représailles, afin d'avoir les ressources pour poser, le laisser commencer, et au cas où il se découvrirait trop, passer des claims de 2 qui éclaircissent la table.
Il révèle bien convoqué par le conclave, mais révèle la Vipère pièce, et pas Quentyn. Je ne me fais pas prier pour aller chercher mon agenda. J'attends qu'il paye Quentyn, mais il paye la Vipère.
Ah ?
Et il la doublonne.
Ah...
Je regarde ma main, je vois Sang pour sang et HCIT, je me demande s'il a lui-même HCIT, et sans savoir pourquoi, je me réponds que non, il ne l'a certainement pas, d'une manière sûre d'elle très perturbante quand je vois sa main encore garnie. Je fais ce que j'ai à faire, payer Quentyn et du pins, et passe à la phase de défi. Il commence par déclarer un militaire. Ô joie, Ô bonheur, Ô militaire ennemi. Il n'a pas vu la combo Marchand du Versang + Gerris Boisleau. Je lui enlève la première des deux icônes pouvoirs, détape le marchand avec Gerris, et lui enlève la seconde. Il n' y a qu'à opposer avec Quentyn, le tuer, et *roulement des tambours* rompopopom !
"-Du coup, Sang pour Sang sur la Vipère".

Suit un moment de silence qui semble durer une éternité, le temps qu'il lise la carte et comprenne ce qu'elle fait, puis sauve la Vipère avec son doublon. Je commence à sentir mes muscles se détendre, mais il faut encore passer le HCIT, car il pourrait ne pas avoir remarqué que Sang pour Sang est une réponse. Je pose le HCIT de la manière la plus nonchalante possible alors qu'intérieurement je ne suis que lave en fusion. Quand la Vipère rentre dans la pile des morts, je sens un grand poids s'enlever de mes épaules. Une armée de pins, dépourvue de pioche, je la nettoie au wildfire ou au valar et je repars plus fort derrière. Je passe mes défis à grand renfort de claim de 2, et je peux commencer à m'entendre penser.
Tour deux, il révèle Aux Lances ! Eh bien, ce gamin est enthousiaste, il veux me pougner à grand coup de 20 STR en défi intrigue et militaire, et s'il est intelligent il ne se refera pas avoir par la combo Gerris+Marchand. Sauf que de mon côté, je révèle attaque au feu grégeois, puisque il paraît qu'il faut rééquilibrer la table. J'impose ma présence à la table avec Archibald. En défi, le gamin n'oublie pas la combo vicieuse et déclare son pouvoir en premier, en me gratifiant d'une réflexion qui voulait dire quelque chose comme

"Je vais pas me faire avoir deux fois quand même".

Et je me dis qu'avec de l'expérience, il peut aller loin ce gamin vu comment il pige vite. Bref, j'oppose les défis, me redresse, pioche, et c'est ensuite à moi de passer mes défis. Le tueur d'Archibald passe le pouvoir tout seul, et je m'assure de prendre le renom de Gerris.
Par la suite, je ne me rappelle pas du T3, mais à la fin de celui-ci Archibald et Gerris ont encore grabbé et je fais innocemment remarquer à mon adversaire que je suis à 11 pouvoirs avec deux renoms. Ce qui, en Beregond pour les nuls, sous-entend "Ce serait une très bonne idée de faire un valar, si tu n'as pas remarqué", et en écrivant cela, je rougis de me dire que j'ai honteusement mindtrické un gamin de 9 ans, ce qui est vaguement dérangeant quand on aime à rappeler qu'on joue avec une âme. Bref, je crois qu'il Valar alors que je pose Saison Sèche. Derrière, la partie n'est plus qu'une formalité à finir.

Quand j'ai commencé le trône je cherchais des combo débiles, au grand désespoir de Marduk qui tentait de me former au beau jeu. Du coup je cherchais à jouer les chevaucheurs de mammouth et pouvoir les garder sur la table. Après recherche, le "plus simple" est de les faire venir en jeu via "See who is stronger", plot position fortifiée, puis pavot. Après l'adversaire concède devant tant de swag