- Le problème du SensComme certains d'entre vous l'ont évoqué, le problème de This/That était la clé de la difficulté majeure de la traduction.
Au moins un joueur a évoqué l'importance capitale de traduire une idée juste plutôt qu'une forme juste. On est en plein dedans...sauf...qu'on s'est planté.
Le texte de Maekar's Favor est sorti quasiment tel quel dans un autre jeu JCE, c'était le Tentacule Agrippant. Seule la VF de cette carte a donné lieu à une entrée dans la FAQ VF, je me permets donc de penser que le texte est suffisamment clair pour les anglophones et que c'est bien la traduction française qui posait problème. En fait, dans la langue anglaise, la différence this / that est tout à fait intégrée par tout le monde. Une simple recherche google vous permettait de trouver ce genre de site internet : www.anglaisfacile.com, qui confirme exactement ce que j'ai appris à la fac : This renvoie à ce qui est proche, That renvoie à ce qui est loin.
Quoi de plus proche que la carte sur laquelle le texte est écrit ? This renvoit donc à Maekar's Favor.
That, fait référence à la carte défaussée du deck d'un joueur (plus éloigné, pas vrai ?).
Et l'auto-référencement alors ?Je vous renvoie aux commentaires d'Arthur Lannister et de Khudzlin : il semblerait qu'elle ne soit pas toujours la règle. La preuve.
La carte était quand même vachement mal écrite?Je vous propose d'envoyer un mail à Caleb Grace, designer sur la licence SdA. Il est très sympa, il sera ravi de vous répondre.
93% des versions produites cette semaine ne permettaient pas de jouer La Faveur de Maekar de la même manière que sa version originale. D'après les résultats du vote, force est de constater que si notre équipe de traducteurs / relecteurs de la semaine était une démocratie nous aurions été responsables d'une nouvelle entrée dans la FAQ VF. La bonne nouvelle c'est que personne ne serait mort.
-Les problèmes de formeQuels mots doivent apparaître en gras ? Lesquels en italique ? A priori tout ça est très cadré et laisse peu de place à l’interprétation.
Je laisse la parole aux gens qui savent pour nous en donner les codes avec précision.
-Les problèmes de wordingEst ce que toutes les manières de dirent les choses se valent ?
Il semble que cette question soit intimement liée à la mécanique du jeu.
Dans le cas du Trône de Fer, tout ça peut être d'une complexité extrême, comme on a pu s'en apercevoir ces derniers jours et je crois que la plupart d'entre nous ne le suspectait même pas. La parole est à ceux qui se sont penchés sur le sujet, mais j'ai bien peur qu'il s'agisse d'une affaire de spécialistes.
On me souffle dans l'oreillette que la tournure avec « Si » n'était pas la bonne. Également, on ne devrait pas traduire « adversaire », mais « n'importe quel joueur ».
On a aussi entendu parler de formes insatisfaisantes qui perduraient pour des raisons d'homogénéité. A l'origine, TdF était un CCG, traduit par Stratagèmes. Lorsque les traducteurs de Edge ont hérité du LCG, ils ont également hérité de l'histoire de sa traduction. Pour connaître ces choses là dans le détail, j'ai l’impression qu'il faut être joueur de TdF depuis 15 ans. Ils ne sont plus très nombreux.
Un relecteur m'informe que le wording VO (et même la forme comme les "limite une fois par"/"limite 1 fois par"/"limite : une fois par") n'est lui-même pas homogène. Deux effets identiques peuvent parfois être écrits différemment. Le traducteur/relecteur est donc contraint à faire un choix : Garder l'homogénéité de son propre wording en priant pour qu'il n'y ait pas une subtilité de langue qui lui échappe ou fournir un autre wording en s'exposant à des doutes de la part des joueurs (si c'est pas écrit pareil, c'est bien qu'il doit y avoir une différence ? Bah non...)
-Les problèmes de traduction purePour parler de ces choses là, il faudra que je puisse vous conseiller la lecture d'ouvrages universitaires dont j'ai oublié les noms.
Mais parmi les écueils ont peut repérer :
-La non traduction : Au moins un participant au défi n'avait pas traduit le titre de la carte. Pour un autre, le mot « Card », à la dernière ligne, n'a pas été traduit par le mot « carte » : il est resté le mot « Card ». C'est pourtant simple, mais ça arrive.
-La traduction d'un texte différent : par habitude quelqu'un a traduit la dernière ligne comme il avait l'habitude de la lire. Il paraît que quand on lit 120 cartes d'affilée il peut arriver ce genre de choses.
-L'adaptation : Quelques participants on en effet évoqué le problème de l'adaptation. Je ne pense pas qu'il a été utilisé au sens stylistique du terme. Vous pourrez vous faire une idée de la définition des procédés de traduction sur cette page : Procédés de traduction
Il me semble que l'idée était de parler de la traduction de « Troublemaker ». Ce trait est bien sûr un trait fictif qui ne fait référence à rien de précis dans l'oeuvre de Martin. Personnellement, j'ai une vague idée du genre de personnages que j'aurai pu voir affublé de ce trait mais je n'avais laissé aucune consigne de traduction. Alors qu'en faire ?
La traduction initiale avait proposé « trouble-fête » qui a plusieurs désavantages :
-Il est en deux-mots. Vous me direz, « ironborn » a bien été traduit en « fer-né ». Soit.
-Il y a « fête » dedans et même quand je pense au Red Wedding, j'ai du mal à imaginer les sanguinaires guerriers Lannister comme des « trouble-fête ». Trop festif.
Vous avez également proposé "Fauteur de trouble", également plusieurs désavantages :
- Il est en trois mots. Vous me direz, Il y a bien les "Vipères des sables". Ok.
- Fauteur de trouble, j'ai l'impression que c'est très connoté du jargon de la sécurité civile d'aujourd'hui et du coup, ça fait un petit peu télescoper les tagueurs et les dealers de shit avec le monde medfan de westeros. Vous vous souvenez de ce sketch des inconnus ?
Trublion est assez répandu dans les versions proposées.
Par ce que ça ferait plus médiéval, par exemple ?
Apparemment, ce mot a été créé par Anatole France au XIXe siècle au moment de l'affaire Dreyfus.. Bref, ça marche pas.
Vous avez essayé de taper « Trublion » dans google ? Vous avez vu les images que ça sort ?
Ca va de Cyril Hanouna à Michael Youn en passant par Cauet et Kev Adams. Bref : c'est des rigolos.
Je pense pas qu'on aurait collé le trait « Troublemaker » à Beurebosse par exemple, mais c'est à peu près le seul personnage du Trône de Fer sur qui « Trublion » marcherait.
Timmy Lannister a proposé "Agitateur". Pourquoi pas ! Ça dépend un peu des personnages à qui on va donner le trait.
Personnellement, j'ai retenu « Pertubateur ». C'était le plus sobre et le plus générique.
Mais comme l'a dit un des participants : l'important c'est qu'on garde la même traduction de ce trait pour toutes les cartes qui le porteront.
Entre parenthèses, on peut noter que la politique de Edge vient se rajouter par-dessus : Ils veulent que les noms soient fidèles au traduction des livres, quitte à ce que ça ne ce soit pas homogène avec les cartes précédentes. Aspic des sables a ainsi remplacé Vipère des sables, alors que c'est le même trait. Ça ne les a pas dérangé par contre qu'on garde le trait Porte-bannière (qui date du JCC) au lieu de banneret qui est plus correct dans le contexte. Noirétoile, traduit avant que le personnage n'apparaisse dans les romans, n'a lui pas été corrigé en Sombrastre.
Bref, beaucoup de nœuds au cerveau en perspective.
-Les coquilles de la VOJ'en avais sciemment glissée une.
Le nom de l'illustrateur était mal orthographié. Personne ne l'a remarqué, pourtant ça arrive que ce genre d'erreurs fasse le festin de quelques trolls.
Il s'appelle Amok : Allez visiter son site.
Bon, c'est pas très grave.
Est-ce le travail des traducteurs / relecteurs de ramasser ces coquilles ?
Quelqu'un avait ouvert le débat. Je crois qu'il ne se fermera qu'à la lecture du contrat qui le lie à EDGE ou FFG.
Pour clore ce paragraphe, voilà la version française que je propose :